Au sein de l’équipe STeamer, mes recherches se focalisent sur le traitement, la représentation et la visualisation de l’information géographique multidimensionnelle et hétérogène, afin de contribuer à une meilleure connaissance des dynamiques des territoires et des phénomènes qui s’y déroulent, et accompagner la prise de décision. Cet objet d’étude est abordé selon les dimensions « système, modèle et outils ».Différents axes ont été explorés :
L’intégration de la dimension spatiale et temporelle dans les systèmes d’information géographique;
La définition de formalismes de modélisation des données spatio-temporelles semi structurées et imparfaites;
la définition de modes de géovisualisation des données multidimensionnelles, hétérogènes, évolutives et imparfaites et de cartographies innovantes;
la spécification et le développement de systèmes d’information spatio-temporelle et d’environnements de géovisualisation innovants.
Aujourd’hui, la géovisualisation est au coeur de mes thématiques scientifiques. Elle est abordée à travers plusieurs objectifs :
La géovisualisation pour représenter les données spatio-temporelles : l’objectif est de développer des cadres conceptuels et méthodologiques permettant de rendre compte visuellement et de façon efficace des dynamiques territoriales à partir de sources de données multiples et hétérogènes et prétendre à des interprétations socio-spatiales valides scientifiquement. Ceci implique de s’interroger sur les temporalités et les dynamiques à considérer et de les modéliser, de spécifier des modes de visualisation innovants, hautement interactifs intégrant des algorithmes de traitement de données et de définir des protocoles d’évaluation adaptés. Cette thématique a fait l’objet de plusieurs projets de recherche se concrétisant par des prototypes. Elle s’inscrit aussi en partie dans le cadre de l’ANR ECLATS (2016-2020) sur l’analyse exploratoire de données géolinguistiques.
La géovisualisation pour la prise de décision. Dans le cadre du projet ANR Choucas (2017-2021), je m’intéresse à la définition de cadres conceptuels et méthodologiques permettant de formaliser un raisonnement géovisuel dans un contexte de prise de décision. Comment la géovisualisation peut-elle constituer un support au raisonnement spatial ? Quelle analyse géovisuelle peut-on modéliser pour accompagner les acteurs lors d’un processus de décision dans un contexte d’incertitude (en l’occurrence ici l’aide à la localisation des victimes en montagne). Ceci implique de s’interroger à la fois sur la façon dont les données et les connaissances doivent être représentées visuellement en fonction des différents types d’imperfections et du contexte dans lequel elles se produisent, ainsi que sur la façon dont les acteurs doivent interagir avec ses visualisations afin de représenter les processus cognitifs qui sous-tendent la prise de décision.
La géovisualisation pour l’analyse de traces numériques du territoire. L’objectif est d’identifier de nouvelles formes d’organisation sociale et territoriale à partir de l’exploration des données issues des réseaux sociaux, des plateformes communautaires du Web et des pratiques de crowdsourcing ou de l’information géographique volontaire (VGI). Ceci implique à la fois de renouveler les approches d’analyse exploratoire de données spatiales, d’explorer des algorithmes de recherche d’information, de data mining et de deep learning permettant le traitement et l’enrichissement sémantiques de ces données massives. Cette problématique fait l’objet d’une thèse et s’inscrit dans le projet IDEX DataInstitut@Grenoble. Je travaille actuellement sur le développement de méthodes pour l’exploration de contenus laissés par les pratiquants de la montagne sur les sites communautaires afin de caractériser les nouvelles pratiques récréatives et leurs impacts socio-environnementaux.
Un autre aspect de la recherche concerne les processus de production collaboratifs ou de co-production de l’information territoriale. Cette question a été abordée à travers une problématique de collecte collaborative de données urbaines dans un contexte de gestion du risque sismique (projet ANR Urbasis). Dans le cadre du projet ANR ECLATS (2016-2020), je m’intéresse à la production collaborative d’information géographique à partir de documents cartographiques anciens (Atlas Linguistiques de la France), et à son enrichissement sémantique par une communauté d’acteurs.