Il semble y avoir continuité -du coté de l’objet- entre plagiat, emprunt, référence, hommage, … mais les contextes peuvent varier -qui entrainent des glissements de sens et de jugement-, et la dénomination que l’on en fait introduit des ruptures dans l’œil de l’observateur : entre la condamnation et le plaisir d’un clin d’œil partagé.
À l’université, coté étudiant, coté chercheur, le sujet diffère (et il y a d’autres points de vue possible), l’un doit faire preuve d’un travail personnel, l’autre d’un travail original ; l’un et l’autre peuvent faire des emprunts s’ils sont explicitement cités, référencés ; pour les autres (emprunts, emprunts non attribués), il faudrait connaitre l’intention de son auteur, un emprunt trop évident pour l’alourdir d’une référence ? un vol à dissimuler ? une absence d’intention (un emprunt inconscient, involontaire ou aléatoire) ? Selon, l’étudiant pourra être pardonné là où le chercheur sera condamné, mais il restera toujours un doute -l’intention réelle n’est pas accessible- lié à l’honnêteté ou à la bonne foi de l’individu, ainsi qu’à sa clairvoyance (à la distance entre ce qu’il croie et prend pour la vérité/réalité et la réalité elle-même).
Faire la preuve de la faute … difficile.
Peut-on croire à l’originalité ? Il me faudrait être omniscient pour être sûr que ce que je viens d’écrire, ou ce que j’ai écrit est/était original ; ça et là je sens des influences, je pourrais ailleurs remonter la piste vers des emprunts, faire l’analyse de « ma » culture, autre part encore je pourrais rendre explicite ce qui me semble une évidence, … ou en rester là, serein de ma bonne foi, n’ayant eu aucune volonté de voler une idée qui n’aurait été la propriété de tous, dans un raisonnement que chacun aurait pu faire -en quoi m’appartiendrait-il ?-, satisfait d’avoir, au moins pour moi, pu éclaircir un peu ce qui touche au plagiat et rencontre mon opposition par rapport à « ma » conception de la propriété intellectuelle.
en résumé, pour un étudiant, il y aura faute s’il copie là où il aurait dû faire un travail personnel, s’il emprunte consciemment sans citer, si la somme des emprunts conscients est plus importante que la partie qui lui revient, s’il a une intention malhonnête, … (?)
pour le chercheur, c’est encore à voir … les idées ont-elles des propriétaires ? …